L’Europe résulte de l’union volontaire d’Etats démocratiques, qui ont mis en commun une partie de leur souveraineté pour assurer une paix entre eux et créer une force économique.
Cependant, actuellement, bien des européens doutent parfois des résultats obtenus.
Pourtant, si on en récapitule les effets, on constate que les Européens ont profité des apports positifs de cette union. Même s’il est indispensable d’aller plus loin pour surmonter les insuffisances résiduelles. Ce qui nécessite avant tout un travail sur le terrain culturel.
Les acquis de l’Europe sont évidents sur au moins cinq plans.
Tout d’abord, depuis 75 ans, c’est la première fois dans l’histoire que les Européens vivent en paix aussi longtemps.
Ils ont aussi profité de la prospérité et du niveau de vie apportés par les progrès technologiques qui ont enrichi la société et le développement des coopérations économiques en l’Europe. On s’y soigne plutôt bien et on peut y avoir un niveau relativement élevé de bien-être. On y accède ainsi à des quantités d’informations, on y voyage facilement et on y franchit librement des frontières qui étaient longtemps restées fermées.
Ceux qui vivent en Europe bénéficient également des valeurs humanistes de la démocratie, en particulier la tolérance et l’indépendance de la justice et « les droits inviolables et inaltérables de la personne humaine, la liberté, l’égalité et l’Etat de droit », que défend la Constitution européenne.
L’Europe, c’est encore le soutien des plus faibles, dans un monde où plus de 6 % de la population y sont employés dans l’économie sociale.
Enfin, avec près de 450 millions d’habitants, l’Europe est le premier ensemble de producteurs et de consommateurs du monde. Il attire toutes les convoitises. La solidarité en Europe renforce alors son poids face aux autres blocs, tels que les U.S.A., la Chine, la Russie, ou l’Inde. Les Européens sont plus forts, ensemble, pour se défendre dans les confrontations. Ils ont fait preuve de leur capacité de cohésion, en constituant une monnaie commune qui les protège, ou face au Brexit. Il reste néanmoins beaucoup à faire pour une meilleure mise en commun des compétences, comme le montre, par exemple, l’infériorité de l’Europe dans des domaines tels que les technologies de l’information. Ce retard n’est pas inéluctable. Les réactions rapides et puissantes de l’Union Européenne et de sa banque centrale face à la pandémie du virus Covid-19 (cf. proposition de la Commission Européenne d’emprunter 750 milliards d’€ pour soutenir les pays de l’Union en difficulté) viennent de prouver que l’Europe est capable de s’entendre pour surmonter les crises.
Tout ceci fait ressortir la convergence entre les intérêts des uns et des autres.
Les européens peuvent s’accorder sur des grands objectifs collectifs, par exemple pour se résoudre les difficultés sanitaires et économiques, écologiques, concernant les investissements industriels, ou la défense commune.
Ce qui suppose que les pays qui composent l’Europe arrivent à dépasser le chacun pour soi qui fait que, trop souvent, une partie de la population cherche à profiter des effets des mises en commun, sans en accepter les astreintes et obligations en contrepartie. L’Union Européenne ne fonctionnera qu’à condition de dépasser les oppositions entre égoïsmes nationaux, notamment quand il s’agit de décider de contributions, de fiscalité ou d’attributions de subventions.
Ce n’est donc pas la restauration de la souveraineté des Etats-nations qui est nécessaire. Les Européens ont plutôt besoin d’une souveraineté européenne, qui ne soit pas incompatible avec les souverainetés nationales.
Ce qui ne veut pas dire que l’identité nationale soit un résidu indésirable du passé. On peut défendre simultanément son attachement à l’identité de sa propre culture et son patriotisme… et œuvrer pour la réussite collective.
Etre dans la même Union ne veut d’ailleurs pas dire être tous pareils.
Cela suppose que les Européens sachent dépasser, sans les renier… et intégrer les différences culturelles entre les nations. Certains sont sans doute plus disciplinés… ou dépensiers. L’Europe s’enrichit de la diversité des multiples particularités, traditions et talents nationaux.
L’amélioration de la coopération entre les pays européens n’est pas une utopie. Elle est possible, ne serait-ce que parce qu’après tout, les pays européens partagent largement les mêmes conceptions de la société et valeurs fondamentales, telles que l’honnêteté, l’équité dans le partage des charges, la loyauté, la justice, l’esprit critique et la raison, le courage d’assumer sa part des responsabilités et l’entraide.
Consolider leur compréhension mutuelle et leur entente suppose d’être en confiance. Cela nécessite une meilleure connaissance des préoccupations spécifiques des autres. Il importe donc de consolider les liens du quotidien et développer les programmes d’échanges culturels, tels qu’Erasmus… et, aussi, de développer un travail en commun sur d’élucidation de ce qui caractérise la culture européenne.
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